Armenian Identity and Islamized Armenians, Լռությունից լռությո՞ւն. Un bon nombre ayant reussi l'examen à Erevan est admis dans l'enseignement supérieur en Arménie ou ailleurs. Il invite la diaspora arménienne à venir en Turquie établir un pont avec les Turcs. Rien ne préparait Holly à voir son compagnon…, d'après le livre d'Aïda Aznavour-Garvarentz, la soeur de…, "Le Dernier Jour du Jeûne", du 16 octobre…, Conférence pianotée par André Manoukian. à Istanbul pour un emploi. Se retrouver aujourd’hui, en Arménie, dans un quartier de Marseille ou dans une église d’Istanbul, face à ces Arméniens descendants directs des rescapés de l’intérieur forcent donc à opérer un double mouvement : s’interroger sur ce qui fonde, aujourd’hui comme hier, l’identité arménienne d’une part, et, d’autre part, sur la place que peuvent ménager les communautés constituées à des familles entières très largement acculturées et parfois effectivement islamisées. Laurence Ritter conclut son article en décrivant les menaces qui pèsent sur le récent mouvement de réappropriation d’une identité chez les Arméniens de Turquie à l’heure de la dérive autoritaire du pays. Van (en turc : Van ; en arménien : Վան ; en kurde : Wan) est une ville de Turquie orientale située sur la rive orientale du lac de Van. En janvier 2007, l’assassinat du journaliste écrivain Hrant Dink, rédacteur en chef du magazine turco arménien Agos par un ultranationaliste, provoqua « un choc émotionnel et un déclic psychologique dans la population », se souvient Ahmet Insel, intellectuel turc engagé, au point que 200 000 personnes descendirent dans la rue pour assister à ses obsèques en criant : « nous sommes tous Arméniens, nous sommes tous des Hrant Dink ». En majorité – et les données du Patriarcat d’Istanbul l’attestent au lendemain du génocide – il s’agit de femmes et d’enfants, dont le nombre est estimé à 100 000 en 1919-1920, tandis que le patriarcat lui-même estime à 100.000 les orphelins dont il a la charge3. Par la suite, les mouvements des années 70 et 80 ont aussi contribué à un « réveil » de ces communautés, notamment en France. Dans un tel contexte, ce que l’on a vu apparaître très récemment comme réel début de renaissance des Arméniens issus de familles au sort complexe mais revendiquant bel et bien leur appartenance, semble menacée. Les deux livres de Fethiye Çetin1, le journal de référence Agos, des articles dans la presse turque, ont levé progressivement le silence qui entourait le phénomène de ces rescapés arméniens restés dans les anciennes provinces arméniennes2. Elle peut également l’être par la manière dont les Arméniens ont défini leur propre identité : la mémoire arménienne des rescapés parvenus en France s’est transmise à partir du traumatisme de 1915 et s’est souvent arrêtée sur le massacre – pas sur la vie d’avant, encore moins sur ce que fut celle de la tout première génération…Jusqu’aux années 40, certaines femmes des quartiers arméniens de Marseille portaient encore des tenues quasi traditionnelles, et la langue turque était largement parlée par les survivants, les écoles du dimanche où s’enseignait l’arménien étant en fait une réponse à la peur de l’acculturation. L'école ouvre ses portes à huit heures pour permettre aux parents d'aller au travail et reste ouverte après les classes avec un service de garderie. Le Patriarcat d’Istanbul et la Turquie moderne appliquent strictement aux Arméniens un « statut » qui n’est finalement qu’une version à peine revisitée du millet ottoman – les Arméniens appartiennent à une communauté religieuse. Fin 1992, des combats de grande ampleur éclatent. Une terminologie et une classification difficile face à la multiplicité des cas. On a assisté à la même chose à Mouch très récemment, alors que lors de notre enquête en 2007, les familles rencontrées excluaient à l’époque toute idée d’une pareille constitution en association en raison de l’hostilité tant de la population kurde que de la peur de la répression de l’État. Rien n’a survécu de l’identité arménienne ― pourtant, rien n’indique que la découverte, souvent brutale, parce que gardée dans le silence de génération en génération jusqu’à une période récente, ne conduira pas les descendants à prendre la parole et à entamer justement des formes de réappropriation de leur identité. Depuis, il revient régulièrement, pour rencontrer le groupe des intellectuels qui ont signé le manifeste du pardon : « je voulais tester leur sincérité ». Après le génocide de 1915, les survivants se sont retrouvés soit dans des pays du Moyen-Orient, puis, pour beaucoup, en Europe (France notamment) et aux États-Unis, soit dans la petite république caucasienne soviétisée. La position du Patriarcat d’Istanbul reste à ce jour inchangée : toute personne désireuse de se faire reconnaître comme Arménien doit d’abord suivre des cours de catéchisme, puis, entreprendre auprès de l’état civil turc le changement de patronyme pour prendre un nom et un prénom arméniens, et enfin, l’Église peut alors les baptiser ― ils seront donc considérés comme faisant partie de la communauté. Sa famille fut déportée lors du grand « échange » de populations entre la Grèce et la Turquie, qui se traduisit par la migration forcée de centaines de milliers de personnes en 1923. En cela, l’Église arménienne en Arménie comme en diaspora n’a pas les mêmes contraintes que le Patriarcat d’Istanbul. – ceux qui, tout en restant endogames, ont, au contraire, été convertis soit au cours des générations, soit dès le génocide, mais qui ont préservé la conscience de leur appartenance arménienne. Ermeni kimliği ve Müslümanlaştırılmış Ermeniler. 4. Notre recherche, Les restes de l’épée, éditions Thaddée, 2012, s’est concentrée sur les provinces orientales, non sur l’ensemble de la Turquie actuelle. Menu . L'école souffre d'une pénurie de manuels scolaires provenant d'Arménie car ils sont destinés aux élèves de la diaspora tandis que ceux de Hrant Dink ne sont et ne se sentent pas appartenir à la diaspora , ils fréquentent une école comme dans leur pays natal sauf qu'elle est située en dehors des frontières. Il a organisé une exposition sur les violations des droits de l’homme en Turquie, financé le film d’animation Chienne d’histoire, de Serge Avédikian, Palme d’or du court-métrage à Cannes en 2010 et créé de nombreux centres culturels en Anatolie, notamment à Diyarbakir, ville kurde où l’exposition devrait tourner. Un mouvement de réappropriation de l’identité aujourd’hui menacé. En 2016, la communauté arménienne d'Istanbul a dix-sept écoles, dix-sept organisations sociales et culturelles, trois journaux appelés Agos, Jamanak et Marmara, deux clubs de sports, nommés Şişlispor et Taksimspor, et deux établissements de santé ainsi que de nombreuses fondations religieuses mises en place pour soutenir ces activités [5]. Ils ont été identifiés par l’envoi de « missionnaires » partis à la recherche des Arméniens perdus d’Anatolie dans les années 60 et 70. Il s’agit là des cas documentés par Fethye Cetin, les « petits enfants », mais l’on rencontre aussi, dans ces familles au sort compliqué, des individus qui entreprennent une véritable recherche sur la réalité de leurs origines. En même temps, les parcours au sein d’une même famille arménienne de Marseille, de Lyon ou de Fresno sont souvent très différents : un frère est un militant et se définit comme tel, l’autre n’a plus d’arménien que le nom…. – ceux qui ne sont pas restés endogames, le plus souvent, les descendants de ces femmes et jeunes filles converties et enlevées dès le moment du génocide. La manière même dont les populations turques et celles des Kurdes des villages de l’est anatolien perçoivent ces populations reste marquée par une stricte séparation entre un espace musulman et des populations toujours envisagées comme allogènes Les expressions utilisées ne recoupent donc pas la réalité des destinées familiales, et, à leur tour, ces groupes établissent également des distinctions. Catégoriser ces Arméniens, ou seulement les appeler Arméniens, pose donc problème : certains, même endogames, sont convertis, voire croyants et pratiquants ; d’autres, endogames également, sont au contraire restés chrétiens au sens où ils n’ont jamais été autrement convertis que sur leurs papiers d’identité, portant la mention « islam », et se sont transmis une identité arménienne particulière, faites de l’attachement à la terre ancestrale, de la mémoire de 1915, nourrie par « l’entre soi » – la pratique de mariages endogames dont on voit cependant qu’elle ne garantit pas à elle seule cette transmission – la conscience d’être différents, même si les modes de vie dans les villages majoritairement kurdes ont été très largement homogénéisés. Il se souvient qu’en arrivant dans un village, demandant s’il y avait un Arménien, on lui avait répondu oui en désignant un chien. Ces phénomènes de prise de paroles se sont traduits dans des actes : recréer des espaces marqués de présence arménienne dans ces villes et ces provinces, même si le phénomène reste limité, était un signe fort – une peur avait cédé. Ce qui prouve à quel point la perception des deux peuples a changé depuis l’époque où parler du génocide arménien équivalait à offenser la Turquie et à risquer la prison. À partir des cas documentés, il est possible de distinguer plusieurs configurations : – les Arméniens qui sont toujours restés endogames et ont conservé certaines pratiques chrétiennes, et n’ont jamais été convertis au sens propre du terme à l’Islam. Des démarches qui sont alors souvent très mal perçues dans les familles turques ou kurdes – ainsi d’ailleurs que dans la communauté constituée d’Istanbul. Il m’a fait rencontrer des amis turcs ». Menu . Le fait de disposer aujourd’hui au Parlement turc de trois députés ― dont l’un d’entre eux, Garo Palyan, sur la liste du parti kurde, est très menacé ― est aussi un changement majeur, mais en partie éclipsé par le climat de répression du pouvoir d’Ankara. La femme de Bédros témoigne : « moi, je suis originaire de Malatya, mon père a toujours gardé sa Bible, mais en même temps, il a toujours fréquenté la mosquée, alors que moi, je ne fréquente que l’église… ». Celle-ci a pu recréer ses espaces, l’Église, les partis politiques, les associations compatriotiques reconstituées dès les années 20 dans les lieux d’exil ont joué un rôle majeur pour touts ceux qui se sont regroupés dans des quartiers où cette identité marquait ainsi les premières générations. CommeUneFleche.com Accueil Rechercher. Avant le génocide de 1915, elle était peuplée majoritairement d'Arméniens. La ville est souvent désignée comme Bolis (Պոլիս) par les Arméniens, nom qui vient de la fin du nom historique de la ville, Constantinople (grec moderne : Κωνσταντινούπολις Kōnstantinoúpolis, la ville de Constantin). Mais il faudra du temps pour trouver une solution commune ». Outre la timide ouverture de la Turquie dans les années 2005-2012, un autre facteur explique également que cette question soit aujourd’hui plus connue, au-delà de la petite communauté arménienne d’Istanbul. Mais dans les deux cas, la question du baptême pose celle de liaison entre appartenance arménienne et appartenance chrétienne – plus encore, à l’Eglise arménienne apostolique. C’est dans ce sous-groupe que l’on trouve en fait le plus de revendication de l’identité arménienne à l’heure actuelle, de la part des membres de la troisième ou quatrième génération. Fethiye Çetin, Le livre de ma Grand-Mère, éditions de l’Aube, 2006. L'institution fondée en 2003 compte actuellement 120 élèves et 19 enseignants , tous provenant d'Arménie. Dans la diaspora, multiple par ailleurs, l’identité a évolué en l’espace de quatre générations, mais continue à se définir bien évidemment par rapport à des paradigmes qui habitent consciemment ou inconsciemment tout peuple et toute nation. Aujourd'hui, selon les estimations, les habitants issus de l'ethnie arménienne à Istanbul seraient entre 50 000[1] et 70 000[2],[3],[4]. Nombre de lettres. Les Arméniens à Istanbul (arménien : Պոլսահայեր Bolsahayer; turc : İstanbul Ermenileri) sont historiquement l'une des plus grandes minorités ethniques d'Istanbul, en Turquie. Synonymes de "Arménienne, aujourd'hui en Turquie" Définition ou synonyme. L’adoption du christianisme avait d’ailleurs avant tout un but politique – se démarquer tant des Byzantins que des autres peuples de la région – et s’est accomplie, phénomène souvent tu et mal documenté, en éradiquant violemment tout forme de foi et de croyance antérieures, généralement apparentées au zoroastrisme. Une femme du Sassoun, âgée de 60 ans, a été mariée toute jeune à S., d’un village voisin : sa famille, arménienne, avait été convertie, ce qui signifie généralement que par conformisme ou peur, dès la première génération, les rescapés, tout en se mariant entre eux dans le village, fréquentent la mosquée. Raymond Kévorkian, Le génocide des Arméniens, Odile Jacob, 2006, p. 929. Kurdophones ou turcophones, beaucoup sont toujours dans l’impossibilité de démontrer leur appartenance arménienne. Surtout, le cas des Arméniens du silence, de ces descendants de survivants dissimulés dans les territoires de l’est comme dans les grandes villes turques actuelles implique de devoir distinguer plusieurs cas de figure, qui ne peuvent cependant prétendre décrire de manière exhaustive la réalité de l’identité ― ou plutôt, des identités ― de ces populations. « Il y a quelques années, j’y suis retourné, j’ai essayé de retrouver la maison dans laquelle ma famille avait vécu. Arménienne en Turquie. La question de ces « Arméniens cachés » et « Arméniens islamisés » de Turquie a émergé au début des années 2000. Monnaie : Dram (1 dram = 100 loumas) Conversion en euro : 100 drams = 0,18 euro. Il échange avec elle, dans le dialecte arménien des lieux, puis, nous dit : « elle a épousé un musulman, pour nous, elle n’est plus des nôtres ». L’Arménie et le Karabakh sont plus démocratiques que la Diaspora, Turquie-Azerbaïdjan, quand le « petit frère » devient presque encombrant, Arménie-Turquie 105 ans de relations diplomatiques, Les relations arméno-turques à la croisée des chemins, Les relations russo-arméniennes à l’épreuve des changements géopolitiques régionaux, Génocide arménien : Réflexions sur les concepts de responsabilité et de honte, Études sur le Génocide arménien : les ravages du dogme académique, Grammaire de la négation : État, société et relations turco-arméniennes, Génocide Arménien : la société et l’Etat turc unis dans le déni, Du silence au silence ? 1. Mais dans les deux cas, la question du baptême pose celle de liaison entre appartenance arménienne et appartenance chrétienne – plus encore, à l’Eglise arménienne apostolique. Les dérives autoritaires de la Turquie depuis plus de deux ans, la répression meurtrière contre les populations kurdes de l’est soupçonnés d’appartenir systématiquement au PKK semblent sonner le glas de toutes les avancées réelles enregistrées depuis les années 2010. A Diyarbakir, la re-consécration de la cathédrale Sourp Giragos a permis à nombre de ces Arméniens de redécouvrir leur identité en miettes, non pas par la seule voie religieuse (aucun prête à demeure), mais par la réinscription d’un lieu arménien au sein de cette immense ville de l’est, fief des Kurdes de Turquie. Nombre de lettres . 750 dollars d’impôts fédéraux en 2016 et 2017 ? L'institution fondée en 2003 compte actuellement 120 élèves et 19 enseignants , tous provenant d'Arménie. En cela, l’Église arménienne en Arménie comme en diaspora n’a pas les mêmes contraintes que le Patriarcat d’Istanbul. Il connaît leur scepticisme mais voudrait les convaincre que leur présence aiderait à faire comprendre aux Turcs ce qu’ils ressentent. En cela, l’Église arménienne en Arménie comme en diaspora n’a pas les mêmes contraintes que le Patriarcat d’Istanbul. Voici une liste d'éminents Arméniens qui sont soit nés à Istanbul soit y ont travaillé : Dernière modification le 3 décembre 2018, à 11:14, Il y a 60 000 à 70 000 Arméniens à Istanbul, Ministère des Affaires étrangères: de 89 000 vivent des minorités en Turquie, République de Turquie ministère de la Culture et du Tourisme - arménienne des réclamations et des faits historiques, Institut turc de la statistique : Population des centres-villes et des provinces de la Turquie, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Arméniens_à_Istanbul&oldid=154472796, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence, +Les Arméniens à Istanbul au cours du temps, Hagop Kazazian Pacha, ministre des Finances, Arman Manukyan, professeur, écrivain, économiste, Udi Hrant Kenkulian, musicien classique turc. Arménie-Turquie, la nécessaire distinction entre réconciliation et normalisation des relations, Les Kurdes dans le processus de réconciliation arméno-turc, Nous devons investir les terrains politiques et juridiques, Arménie-Diaspora : Une période de crise profonde du monde arménien, Les nouveaux enjeux de la Diaspora Arménienne. Il n’y avait plus rien, le village avait été détruit. « Soyons pragmatiques, le négationnisme est d’État, la population elle est ignorante, elle n’est pas au courant ». Sachant que le problème est donc à notre sens moins un problème religieux qu’un problème de choc culturel, et, en Turquie – un problème largement politique en raison du statut même réservé à ce qui reste d’Arméniens « reconnus » comme tels. հայկական ինքնություն և իսլամացած հայեր, Sessizlikten sessizliğe ? Docteur en sociologie et journaliste résidente en Arménie. Si, le plus souvent, la mémoire des massacres s’est transmise dans ces familles restées endogames – en revanche, l’identité, elle, ne s’est transmise que par bribes. Mais pour cet homme, en tout cas, l’appartenance au groupe a été rompue – alors que dans les villages reculés, les Arméniens islamisés, sont de toute manière souvent encore considérés comme des « giaour », insulte qui signifie infidèle et que nombre d’entre eux ont eu à entendre. L’existence entre deux rives : « nous sommes au milieu d’un pont ». Il existe une école armenienne a Istanbul , Hrant Dink, unique dans la diaspora qui acceuille les enfants d'immigres d'Armenie dans les locaux d'une eglise protestante (armenienne).